Depuis quelques jours, des dénonciations sur le harcèlement sexuel subi par les femmes des medias au Bénin défraient la chronique. Forte de sa longue expérience sur la question, le Comité National des Femmes Travailleuses de la CSA Bénin (CONAFETRA CSA-BENIN), après avoir échangé avec certaines des victimes, vient confirmer que le phénomène reste malheureusement une réalité? non seulement dans les médias au Bénin mais également dans l’ensemble du monde du travail. Le CONAFETRA CSA BÉNIN se réjouit enfin que les langues se délient pour rendre plus visible un phénomène stressant vécu au quotidien par de nombreuses femmes en milieu professionnel.
Le CONAFETRA salue le courage de la camarade Angéla KPEIDJA et de celles qui lui ont emboîté le pas. Il leur apporte son soutien et leur offre son accompagnement pour mener à terme ce combat rendu difficile par le machisme et les stéréotypes de notre société.
Sur le sujet, les femmes de la CSA-Bénin rappellent la loi numéro 2006-19 portant répression du harcèlement sexuel et protection des victimes en république du BÉNIN votée en 2006 qui interdit toutes les formes de harcèlement sexuel en milieu de travail. Une loi qui n’est malheureusement pas respectée dans les entreprises.
Reconnaissant que la violence et le harcèlement dans le monde du travail nuisent à la santé psychologique, physique et sexuelle, à la dignité et à l’environnement familial et social de la personne, le CONAFETRA lance un appel pressant au gouvernement et à l’Assemblée nationale pour la ratification de la convention 190 du BIT relative à la violence et au harcèlement sur les lieux de travail, adoptée le 21 Juin 2019 à GENÈVE.
Selon les explications de la Présidente du CONAFETRA/CSA-Bénin, KOUKOUI Basilia, la violence et le harcèlement nuisent à la qualité des services publics et des services privés et peuvent empêcher des personnes, en particulier les femmes, d’entrer, de rester et de progresser sur le marché du travail;
Elle a fait également remarquer que la violence et le harcèlement sont incompatibles avec la promotion d’entreprises durables et ont un impact négatif sur l’organisation du travail, les relations sur le lieu de travail, la motivation des travailleurs, la réputation de l’entreprise et la productivité.
Et le CONAFETRA propose
Dans l’optique d’apporter sa contribution pour l’éradication du phénomène, le CONAFETRA propose la création de centres d’écoute téléphonique pour les victimes du harcèlement sexuel, afin qu’elles puissent appeler une personne de confiance au sein de l’entreprise ou de l’établissement scolaire.
Rappelons que les efforts de cette confédération avaient abouti à la création des centres d’appel en milieu scolaire, et au sein de nombreuses entreprises où elle a des affiliés. Il ne manque que le soutien des autorités pour généraliser cette initiative. Le CONAFETRA demande enfin aux autorités de l’ORTB et à la justice béninoise de faire la lumière de façon exemplaire sur ce premier cas rendu public.
Pierre DOSSOU