Le président de la République du Bénin intervient dans ce qu’il convient d’appeler désormais Affaire de viol, humiliation, intimidation, harcèlement moral et sexuel dans la presse béninoise. Suite aux dénonciations de Angela Kpeidja, journaliste en service à l’Office nationale de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB), via les réseaux sociaux suivies d’autres témoignages et de débat sur la toile, le Chef de l’Etat a rencontré ce mardi 5 mai 2020, les responsables de l’Office. C’est en présente de quelques membres du gouvernement et de la journaliste aussi.
A cette rencontre, le président Talon a félicité la journaliste pour son courage. En attendant que la justice ne situe les uns et les autres sur le fond, l’acte qu’elle a posé « sera le déclencheur de quelque chose pour faire en sorte que les femmes soient mieux protégées au Bénin », selon le président de la République. « Le gouvernement prendra toute sa responsabilité », a-t-il promis.
Le Chef de l’Etat a annoncé que son gouvernement va engager des actions dans cette affaire. Pour lui, la justice doit jouer son rôle à ce propos mais aussi il faut travailler à ce que les victimes aient la possibilité, le courage et la protection pour dénoncer les auteurs pour que justice leur soit faite. « Dans la société moderne que nous nous employons à bâtir au quotidien avec l’ensemble du peuple béninois, les pratiques du genre ne doivent pas avoir droit de cité et ne doivent pas rester impunies », défend le président. Ci-dessous l’intégralité du post du président sur sa page facebook cette nuit.
« J’ai tenu, ce mardi 5 mai 2020, une séance de travail avec les responsables de l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB), certains membres de mon Gouvernement dont le Ministre de la Communication et Mme Angela KPEIDJA suite à sa dénonciation de faits graves dont elle aurait été victime.
Je me suis intéressé au sujet, convaincu que de nombreuses femmes béninoises, dans le cadre de leur travail, peuvent être sujettes à ces pratiques répréhensibles. En effet, dans la société moderne que s’emploie à bâtir au quotidien notre Gouvernement avec l’ensemble du peuple béninois, les pratiques liées aux harcèlements, aux violences basées sur le genre, ne doivent pas avoir droit de cité et ne doivent pas rester impunies.
Nous devons offrir les conditions idoines aux victimes afin qu’elles puissent se faire entendre, dénoncer leurs bourreaux pour que justice leur soit faite. C’est pourquoi le Gouvernement ne manquera pas d’engager des actions hardies en vue d’assurer une meilleure protection aux femmes afin de les encourager à briser la loi de l’omerta.
Aux responsables de l’ORTB, notre service public de l’audiovisuel, j’ai demandé de tout mettre en œuvre pour que les faits allégués, qu’ils soient fondés ou non (ce qu’il appartiendra à la justice d’établir), n’aient pas droit de cité. Cela est valable pour cet office comme pour l’ensemble des administrations publiques et privées de notre pays.
D’ores et déjà, j’ai la conviction que l’acte posé par Mme Angela KPEIDJA sera le déclencheur d’une aube nouvelle pour faire en sorte que les victimes d’abus à caractère sexuel soient mieux protégées dans notre pays. »