Le Représentant résident du Programme alimentaire mondial (PAM) au Bénin, Guy Adoua, a sillonné plusieurs écoles lundi 28 septembre dernier pour s’assurer de ce que les cantines scolaires ont repris bien déjà ce premier jour de l’année scolaire 2020-2021. C’était aussi pour discuter avec les acteurs impliqués à la base, de comment mieux faire pour maintenir le cap afin que les enfants aient le repas à l’école tous les jours de classe jusqu’à la fin de l’année scolaire et que la pérennisation du programme à travers son appropriation par les communautés soit une réussite. Il s’agit du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) de l’Etat béninois conduit par le PAM au Bénin. Comme lui dans les écoles du département de l’Atlantique, Guy Adoua a envoyé d’autres équipes pour le même exercice partout dans le Bénin. Il nous fait ici le point du constat et formule des recommandations.
Le Chasseur Infos : Le 1er jour des classes pour le compte de la nouvelle année scolaire, vous avez fait le tour de quelques écoles pour vous assurer de ce que les cantines sont déjà fonctionnelles. Quel a été le constat ?
Guy Adoua : Nous avons décidé de visiter les écoles le premier jour de la rentrée scolaire pour nous rendre compte que toutes les dispositions étaient prises pour que les enfants mangent le premier jour de la rentrée scolaire. Dans toutes les écoles que nous avons visitées, les vivres ont été livrés à temps, la cuisine a fonctionné très bien, les enfants ont mangé à temps. C’est un bon résultat. C’est une satisfaction.
Cela entre évidemment dans la vision du programme.
Le premier jour de l’école, c’est le jour où les gens commencent par s’organiser, mais se rendre compte que malgré tout, les enfants ont mangé, ça rentre dans notre vision. La vision, c’est que chaque jour et chaque fois que les enfants sont à l’école et qu’il y a cours, ils doivent manger. Autrement, on n’aurait pas atteint notre objectif. Je suis très satisfait. Mes collègues sont aussi déployés dans le pays pour s’assurer que l’objectif est atteint partout.
Nous sommes dans la dernière année du programme. Qu’est-ce qu’il reste à parfaire ?
Le plus important dans la mise en œuvre d’un programme tel que celui-ci, très complexe, c’est d’avoir un dispositif qui fonctionne et qui fait que les enfants mangent, et au fur et à mesure essayer de bâtir les acquis pour mieux parfaire. Nous voulons ce programme intégré. Cela veut dire, prendre en compte les aspects de santé. Nous devons nous assurer que l’hygiène est maintenue et que la question d’eau et assainissement a été prise en compte. Nous voulons aussi que la nutrition soit prise en compte de même que la production agricole. Il faut travailler pour que le programme soit durable, qu’il ne soit pas là juste pour servir un moment mais pour longtemps. Cela nécessite une forte implication des communautés. C’est à la communauté de s’approprier de tout ce qui a été fait parce que si on le laisse faire par d’autres personnes, quand ces gens vont se retirer, le projet va s’éteindre. Il faut travailler sur l’appropriation, le rôle croissant des populations. J’ai vu des magasins, des infrastructures construites avec l’effort des communautés. Avec ça le programme va durer pendant longtemps.
Quelles sont vos recommandations à l’endroit de tous les acteurs impliqués dans ce programme ?
La principale recommandation, c’est de maintenir le cap. La meilleure façon de réussir, c’est de se remettre en cause même si les gens vous disent que vous avez bien fait. Pour moi, même si les choses se passent bien aujourd’hui, ce n’est pas l’objectif. L’objectif, c’est de faire davantage mieux que ce qu’on a fait jusque-là. Donc j’appelle tout le monde -les parents, les communautés, les autorités, le PAM, les Ong- à garder le cap. Il ne faudrait pas que ça soit un feu de paille. Il faut, au besoin, aller plus que ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui en cherchant comment on peut encore faire mieux. Il faut que nous nous mettons tous au travail pour que si les enfants ont mangé le premier jour de l’année scolaire, qu’ils mangent aussi jusqu’au dernier jour. Que chacun se mette au travail et qu’il n’y ait pas de répit, avec une bonne planification, un bon suivi. Les communautés, les parents et les autorités locales doivent jouer leur rôle.
Réalisé par Blaise Ahouansè