Depuis avril 2016, le Parlement béninois, sous l’impulsion de l’Exécutif, s’est montré très prolifique et fait preuve d’une célérité exemplaire dans le vote des projets ou propositions de lois à lui soumis. A priori, un tel mode de fonctionnement d’une institution majeure de la démocratie au Bénin, ne devrait pas perturber la quiétude des citoyens encore moins celle des institutions.
Mais cette abondance de production législative suscite moult interrogations et inquiétudes par le fait qu’elle vient en soutien systématique à des réformes qui remettent en cause des acquis sociaux et démocratiques. Ces interrogations et inquiétudes sont accentuées par les récurrentes difficultés d’application de lois votées et promulguées qui nécessitent des efforts de confort que le Parlement est fréquemment obligé de fournir par des relectures, très souvent, en procédure d’urgence, soit pour en faciliter la mise en application pour tous, soit pour offrir des flexibilités à certains acteurs « privilégiés ». Ce débat se mue en débat sur les implications de la gouvernance législative sur le bien-être des travailleurs et des populations en général. Ce débat interpelle toutes les forces sociales et singulièrement les organisations syndicales.
C’est ce qui explique l’organisation, de mini-ateliers d’échanges par six (06) organisations syndicales, réunies au sein du Cadre de concertation des centrales et confédérations syndicales. Soutenu financièrement et techniquement par la Fondation Friedrich Ebert (FES), ils portent sur le thème intitulé : « Les enjeux de la gouvernance politique au Bénin : Analyse critique et contribution des organisations syndicales ».
Prévus pour durer du mardi 08 au jeudi 10 Septembre 2020 à Cotonou, l’initiative a été marquée par une cérémonie d’ouverture, ce mardi 08 septembre.
A cet effet, le Porte-parole du cadre de concertation, Noël Chadaré a précisé l’objectif visé par les organisations syndicales. A l’en croire, il s’agit de contribuer à la promotion d’une œuvre législative qui concourt à la sécurité des humains, des biens et des institutions dans notre pays. De façon spécifique, poursuit-il, les participants auront à faire un état des lieux des lois votées sous la Rupture, extirper celles qui impactent le quotidien des béninois et influence la stabilité ou le fonctionnement des institutions de la République, ensuite, les lois qui consacrent un recul social, démocratique et des libertés, et enfin vérifier si le processus utilisé sous la rupture ne contribue pas aux résultats auxquels la classe sociale est parvenue.
Mesurant l’enjeu de l’atelier, le Représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert, Dr Hans Joachim Preuss a salué l’initiative qui confirme-t-il, va permettre de faire un constat de la situation actuelle, voir ses propres forces et faiblesses afin de définir des actions à entreprendre les jours à venir. A l’en croire, « la politique n’affecte pas seulement les êtres humains, mais aussi les travailleurs ».
La première journée placée sous le sous-thème : « Le législateur et la paix au Bénin » a été marquée par une série de communications intitulées : « La production parlementaire et son impact sur le droit social au Bénin », « Contribution du député à l’édification ou à la construction d’une paix sociale durable au service du développement socioéconomique ». Elles ont été respectivement animées par Serge Prince AGBODJAN, Juriste, Gildas AGONKAN, Député à l’Assemblée Nationale. La troisième communication intitulée « Contribution d’acteurs politique et de la société civile » a été faite par Ralmeg GANDAHO de l’ONG Changement social Bénin, Kamar OUASANGARI, acteur politique.
Plusieurs autres communications sont prévues pour les journées 09 et 10 septembre.