A l’école primaire publique Koukongou dans l’arrondissement de Korontière, commune de Boukoumbé, la communauté s’active et multiplie les initiatives pour accompagner mais surtout assurer la pérennisation de la cantine scolaire pour le bonheur de ses enfants. C’est un effectif d’environ 300 écoliers inscrits au titre de l’année scolaire 2020-2021.
Elevage de poulet et de pintade ; culture du niébé, maïs, piment, oignon, chou, tomate ; etc. La liste des initiatives communautaires autour de la cantine scolaire à l’Epp Koukongou s’élargit d’année scolaire en année scolaire. Il y a au moins trois ans, pour accompagner la cantine scolaire, l’école, sous la bonne volonté de la communauté, a décidé de cultiver du maïs. Pour le compte de l’année dernière par exemple, en dépit des problèmes liés à la pluie qui ont eu un impact négatif sur le rendement, l’école a pu récolter huit sacs de maïs vendus entre 13 et 14 milles F Cfa l’unité en une période de chute du prix, d’après l’animateur PAM dans cette école. « L’année dernière, on n’avait un peu chaud – des difficultés, ndlr-, donc on a vendu avant que les prix ne grimpent vraiment », rapporte Bienvenu N’Tcha. « Il y a un comité qui va vendre. Ça nous permet d’aller moudre le maïs –celui du PAM pour la cantine, ndlr-. Avec l’effectif qu’on a ici, c’est au moins un ou deux sacs qu’il faut moudre.», ajoute-il. A ses dires, ce fonds permet aussi d’encourager les femmes qui préparent pour les enfants, de payer du savon, du poisson et d’assurer d’autres charges. L’expérience se poursuit et d’autres s’y ajoutent.
Actuellement, l’Epp Koukongou est à sa première récolte de niébé. Les bonnes dames n’ont pas encore fini de vanner. « Quand elles vont finir, je vais réunir le comité de gestion. On va évaluer ensemble la récolte. C’est après que le directeur va organiser une assemblée générale avec tous les parents d’élève où on va présenter la récolte. On va vendre pour soutenir l’école pour la cantine. Ici, on ne fait rien sans la communauté, la décision doit être inclusive », explique l’animateur PAM.
De l’élevage des oiseaux à celui du porc
A côté des champs, cette école expérimente aussi l’élevage de poulet et de pintade depuis l’année dernière. Pour la première année, c’était un nombre très insignifiant qui n’a servi qu’au repas des enfants à la fin de l’année. Cette fois-ci, le fond est à une trentaine de poulet et neuf pintades élevés dans la maison du président de l’association des parents d’élève pour des raisons de sécurité. Seulement, ce n’est pas encore dans des poulaillers appropriés mais sous des greniers. Les responsables de l’école envisagent de se rapprocher des agents de structures décentralisées du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche pour recevoir des conseils afin de réussir cette initiative. « On ne s’y connait pas trop mais on sait qu’à un moment donné, quand la chaleur va commencer, la peste s’installera et ils vont mourir. Donc il faut voir les techniciens pour la prévention », confie le directeur de l’école, Mathias Kouagou N’Tcha. Il rappelle qu’un partenaire devrait les aider à propos des poulaillers mais il est parti plutôt que prévu à cause de la pandémie liée au coronavirus.
A l’Epp Koukongou, d’autres initiatives sont encore en projet dont celle de l’élevage de porc. Il est prouvé dans cette école que la volonté de prendre des initiatives pour le bon fonctionnement et la pérennisation du Programme national d’alimentation scolaire intégré (Pnasi) est manifeste au sein de la communauté. L’animateur rapporte que la communauté de Koukongou n’a pas les moyens pour donner une souscription par enfant mais elle est prête à s’impliquer dans toute initiative génératrice de revenu pour le bon fonctionnement du programme. « Les parents n’ont pas souvent l’agent à donner, donc il faut passer par des apports en nature. Et ça marche. », rapporte Bienvenu N’Tcha.