Au Marché des arts du spectacle d’Abidjan (Masa), deux pianistes béninois prennent contact avec le balafon. Et pour cette première fois déjà, ils s’en sortent bien.
Valdo est un pianiste béninois, compositeur et ingénieur de son venu au Marché des arts du spectacle d’Abidjan (Masa) pour le compte de Jospinto Orchestra. Comme beaucoup d’autres étrangers ici, Osvaldo Idaël Kpodiefin n’échappe pas au contact avec le balafon. C’est sur le stand de l’Association Djeguele ni yalehe pour la valorisation du balafon dans le monde. Valdo joue ici sur cet assemblage artistique de petites planches rectangulaires de bois à différentes longueurs posées sur des calebasses aussi de mesures différentes. Visiblement sans grande difficulté mais moins habile que sur son piano moderne, il rentre dans la gamme et le rythme que jouent deux professionnels autochtones du balafon sur ce stand ce matin du mardi 10 mars 2020. Le jeu pour lui est plaisant et aisé. « Je suis un pianiste ; c’est plus facile pour moi de comprendre les progressions, la façon dont les notes sont disposées sur cet instrument », explique-t-il. « Et puis, on est tous Africains. Les sonorités se ressemblent », ajoute-t-il.
Comme lui, son compatriote Patrice Avlessi présent aussi pour le compte de Jospinto orchestra est à l’aise. « Je me suis retrouvé rapidement avec les notes qui sont typiquement pentatoniques. Je me suis repéré rapidement en écoutant leur mode de jouer. Il était dans un mode mineur et puis je les ai accompagnés», confie Patrice, la joie au cœur de pouvoir s’exprimer sur le balafon.
Ce n’est pas surprenant à en croire le président de l’Association Djeguele ni yalehe pour la valorisation du balafon dans le monde et aussi président national des fabricants de cet instrument en Côte d’Ivoire. « Un artiste qui connaît l’art peut s’y adapter. Le piano est sorti du balafon. Le balafon est devenu un patrimoine mondial qui rassemble, qui fait la grande amitié», justifie Kone Sionfolo.
Blaise Ahouansè (Depuis Abidjan)