Le programme national d’alimentation scolaire intégré (Pnasi) sauve autrement les vies au village Hèvè dans la commune de Grand-Popo. C’est entre le fleuve mono et son affluent Sazué. Ici, le programme a un impact énorme contre les risques de noyade.
« Il y avait eu des cas de noyades suivis de décès », s’en souvient Elie Houessou, un sage de Hèvè. Même si leur plaidoyer pour une solution définitive, celle de construire un pont sur cette eau est resté un rêve, il se réjouit de ce qu’il y a eu une approche de solution qui réduit, à elle seule, de 50% le risque de noyade des enfants. C’est le programme de cantine scolaire pour l’école primaire publique de Hèvè, la seule de la localité et implantée à l’autre rive de Sazué par rapport au village. 241 enfants y sont inscrits pour l’année scolaire 2020-2021-. « La cantine a apporté une approche de solution parce que les enfants, au lieu de faire quatre fois la traversée par jour, le font deux fois désormais. Ils viennent le matin, le soir ils rentrent », témoigne Elie Houessou président du comité de gestion de la cantine.
Porteur du plaidoyer qui a abouti à l’inscription de cette école au Pnasi, Edouard Cocou Afannoukpè, directeur de l’école, avoue qu’avant l’arrivée de la cantine scolaire, plusieurs parents avaient déjà pris l’option de maintenir leurs enfants à l’école les midis mais que les conditions n’étaient pas agréables. « Bien avant la cantine, ils passaient toujours les midis à l’école parce qu’il fallait traverser chaque fois l’eau pour aller à la maison, et aussi, le passeur n’est pas disponible tout le temps. Mais la façon dont les enfants s’alimentent à midi nous –enseignants- faisait de la peine. En plus, dans ce milieu, trouver à manger à midi même lorsque vous avez de l’argent est difficile, voire impossible, si ce n’est pas le gari », raconte le directeur. C’est ce qui a même accéléré son plaidoyer, à l’en croire.
Cette triste période de la vie d’un écolier à l’Epp Hèvè est désormais du passé. L’importance même de la cantine ici, c’est qu’elle a permis de réduire les risques de la traversée de l’eau et assurer un repas sain pour la bonne santé des enfants, témoigne Edouard Cocou Afannoukpè. Il travaille avec la communauté pour que le programme puisse être pérennisé. Au bout d’un an d’une expérience concluante en terme de jardinage en vue d’accompagner le programme, ce directeur, ensemble avec la communauté, envisage déjà l’extension du jardin et l’installation d’une citerne.