Le Réseau des Organisations Syndicales pour la Défense des Travailleurs Migrants au Bénin (ROSYD-TM) a célébré en différé, l’édition 2019, de la Journée internationale des migrants. C’est à travers une séance d’informations et d’échanges entre les personnes concernées, les acteurs syndicales et les élus locaux. Elle s’est déroulée ce lundi 30 Décembre 2019 à la place publique de Sainte Cécile dans le 6ème arrondissement à Cotonou.

Placée sous le thème : « Ensemble avec les migrants, bâtissons le Bénin », cette célébration qui est à sa première édition pour le ROSYD-TM a mobilisé les organisations syndicales béninoises notamment la Csa-Bénin, la Cgtb, la Cosi-Bénin, l’Unstb, la Csub, la Cspib, des élus locaux, des migrants et la population.
A l’ouverture, le point focal des migrants au Bénin, Diane BABALOLA a fait un état des lieux de la situation qui ne fait que voir l’effectif des migrants s’augmenter. Mais depuis lors, ces personnes ne cessent de faire face à des difficultés qui ne sont pas prises en compte pour leur porter un coup de mains pour les soulager. Face à ce constat, elle confie qu’il a des efforts à faire.
Pour Calixta d’Almeida, représentante de l’association des migrants, le Bénin est une plateforme qui regroupe assez de migrants méritant une attention des autorités politiques qui doivent, à l’en croire, considérer ces personnes comme des acteurs de développement. Et pour y arriver, il s’impose, poursuite-elle, un certain nombre de mesures à mettre en place. Elle souhaite que le droit à l’éducation soit revu afin de permettre aux enfants des migrants d’avoir les mêmes droits à l’éducation. Si la libre circulation des personnes et des biens est une réalité dans les documents, depuis quelques années, il reste sa mise en œuvre qui souffre.

Et comme pour renchérir les propos de son prédécesseur, la représentante des centrales, Clarisse GNANHOUI a invité à cesser le « harcèlement » contre les migrants qui, selon elle, ne sont pas des étrangers. « Leur expertise se remarque dans le développement économique du pays…Nous devons les accepter comme si, nous sommes susceptibles de l’être aussi » a-t-elle invité à comprendre. Par cette intervention, elle explique qu’à défaut de les rejeter des sociétés, il est plutôt question de chercher à les intégrer dans le développement économique, social, technique du pays. A ce titre, elle a au nom du ROSYD-TM, lancé un cri de cœur aux dirigeants qui devront désormais, plus accorder une attention à cette catégorie de citoyens, qui parfois meurt ou souffre sans soutien alors qu’ils apportent aussi au pays. « Nous sommes de perpétuels migrants » conclure-t-elle.
Par ailleurs, un panel de discussions a agrémenté la célébration de la journée. Les panélistes ont fait un état des lieux de la question des migrants au Bénin et dans l’espace CEDEAO, de l’arsenal juridique et réglementaire existant et de son renforcement, du rôle des organisations syndicales dans la bataille pour le respect des droits des travailleurs migrants au Bénin, des techniques de lobbying et de plaidoyer qu’il faut utiliser pour obtenir les ratifications.
La mise en service d’un Centre d’accueil, d’écoute et d’assistance aux travailleurs migrants à la Bourse du Travail a mis un terme à la célébration de la journée.
Emmanuel GBETO