18 nouvelles récades « Mankpo en langue fon » des rois du Danhomè dont Ganyihessou, Akaba, Guézo, Glèlè mais aussi 8 sabres et 2 objets de culture fon repris en France notamment des collections de Alfred Testard de Marans et de l’Abbé Le Gardinier qui ont été respectivement chargé de la direction du service administratif lors de l’organisation de l’expédition du Dahomey en 1890 et curé à Sastot lors de cette mission. Du président d’honneur du Centre au mécène en passant par le représentant du maire de la commune d’Abomey-Calavi et le Directeur de cabinet du ministre du tourisme, de la culture et des arts, chacun est allé avec ses mots pour exprimer l’importance des récades et inviter le public à visiter ces trésors qui sont de retour sur leur terre natale. «C’est le retour d’un petit morceau de l’histoire du Bénin», affirme Robert Vallois. Eric Totah, le Directeur de cabinet du ministre du tourisme, de la culture et des arts, indique que ces pièces racontent à la postérité l’histoire des rois qu’ils ont servi, l’histoire de leur l’histoire, l’histoire du passé dont elles ont été le témoin.
Une récade est un « bâton de commandement utilisé par les rois », rappelle le représentant du maire de la commune d’Abomey-Calavi. Il est spécifique à chaque souverain. «Cela représente pour nous l’autorité royale et permet également de transmettre un message du roi. C’est donc des instruments de marque que nous recevons. Cela permet de faire la promotion de notre culture et de l’enseigner aux enfants », ajoute-t-il. « Qui a vu une récade a vu le roi. Allons admirer nos rois », dira Dominique Zinkpè, président d’honneur du Centre.
Ousmane Alédji, conseiller technique à la culture du Chef de l’Etat : « Il nous reste à nous constituer en lobbys »
« Le seul fait que des collectionneurs d’Europe ramènent des biens culturels précieux sur leur terre d’origine, en Afrique, est la preuve que » la demande de restitution des biens culturels », projet du gouvernement béninois, prospère déjà à maints égards. Il nous reste à nous constituer en lobbys, en acteurs déterminés et authentiquement habités par une féroce soif de nous-mêmes – pour peser sur les réticences et les cynismes. Des lobbies dynamiques et mobilisés. Ici et là-bas. Il serait naïf de sous-estimer les petits faiseurs de gris-gris, les manieurs de mépris infectes, leurs missionnaires et leurs capacités de nuisance. Ce qui est en jeu, c’est la réécriture de notre nom, notre capacité à tenir devant un miroir; colons et colonisés. »