« Faust » . Ce conte de Johann Wolfang Von Goethe publié au XVIè retrouve une autre vie scénique, une autre couleur sous la touche de Jean Louis Mahouto Kédagni. Le metteur en scène béninois, tout en répondant à la réédition d’une initiative annuelle soutenue par l’Ambassade de l’Allemagne, s’est créé un excellent appât dans ce texte du célèbre auteur germaniste pour servir à suffisance la culture de son pays à la communauté allemande vivant au Bénin.
La création et diffusion d’un spectacle de théâtre en allemand soutenue depuis trois par l’Ambassade de l’Allemagne près le Bénin s’est portée cette année sur « Faust ». Un conte de Johann Wolfang Von Goethe. Une nouvelle représentation a eu lieu samedi 24 octobre 2020 à la résidence de l’Ambassadeur. Une vingtaine d’acteurs distribués par Jean Louis Mahouto Kédagni racontent l’histoire de ce personnage « Faust » à la quête de la vérité. Dans cette recherche, l’universitaire ne vas pas croire à l’esprit de Dieu qui lui enseigne que la vérité est en lui-même. Contrairement au personnage biblique Job, Faust va plutôt signer un pacte avec le diable. Il est transformé en un jeune homme, obtient des biens matériels et l’amour d’une jeune fille chrétienne qui sera aussi récupérée par le diable. Faust aura tout mais pas la vérité temps recherchée.
Faust, comme un véhicule des cultures
Le metteur en scène béninois traite l’histoire sous l’angle de la croyance en soit et non ni en Dieu ni au diable. Il habille cet angle, de la culture béninoise. « Pour retrouver la vérité, il faut revenir à la source », selon lui. La source qu’il défend ici, c’est sa culture, la culture béninoise. L’habillement aux couleurs de la culture béninoise est plus frappant dans son option, que ce soit dans les paroles, les costumes, le décor, les danses et chants. C’est carrément d’une performance qu’il s’est agi autour du texte de Johann Wolfang Von Goethe sans pour autant étouffer son histoire. On parlerait de « Faust à la béninoise ».
Ce choix de mise en scène vient à point nommé dans un contexte où le Bénin met un point d’honneur sur la révélation de sa culture au monde entier. Faire porter par un texte à succès universel la culture béninoise, est quand même un canal bien trouvé par le metteur en scène pour servir cette cause noble. Parmi les ‘’comédiens’’ qu’il a distribué se trouve une Allemande en accoutrement purement béninoise au couvent. L’Ambassadeur de l’Allemagne près le Bénin a même avoué, à la fin du spectacle, l’avoir trouvé bien dans son rôle. « Je ne peux quand même pas faire un spectacle, sans toucher à ma culture, ce n’est pas Jean Louis », affirme le metteur en scène satisfaisant à la fois la partie allemande et celle béninoise. Avant cette représentation samedi dernier, le travail a été présenté aux étudiants de l’université d’Allemagne qui ont suivi via internet, le spectacle à l’espace Mayton d’Abomey-Calavi. La prochaine représentation est pour vendredi 30 octobre toujours à la résidence de l’Ambassadeur.
Neuf mois de labeur avec le centre culturel « Deutsch bei uns »
Ce travail a été possible, comme de coutume depuis trois ans, grâce à la collaboration avec le centre culturel et de documentation allemand « Deutsch bei uns » (DBU) derrière le campus universitaire d’Abomey-Calavi. Les objectifs de ce centre croisent bien avec ceux de cette initiative, à en croire son directeur, Marc Bonou qui assure la régie du spectacle. Il est question d’aider les étudiants germanistes de l’UAC à mieux comprendre la langue par le biais du théâtre alors que « Deutsch bei uns » est aussi dans la promotion de la culture allemande, entre autres, depuis 2016. Le travail a duré neuf mois avec ces étudiants. Marc Bonou salue « le génie du metteur en scène qui, bien qu’il ne parle pas allemand, a pu réussir cette mise en scène » et promet avec lui pousser encore plus loin la performance les années à venir. Rappelons que pour les deux premières années, l’expérience a porté respectivement sur « Der Besuch der alten Dame » de Friedrich Dürrenmatt et « die Räuber » de Friedrich Schiller.