Une nouvelle entrée dans le cercle restreint des docteurs des universités publiques du Bénin. Il s’agit de Méryas Dègbémabou KOUTON. Il a décroché son grade de Docteur en Agronomie dans la spécialité, « Aménagement et gestion des ressources naturelles ». C’était au terme de la présentation des résultats de ses travaux, le samedi 26 Juin 2020 dans les locaux de l’Ecole Doctorale des Sciences Agronomiques et de l’Eau de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). L’acceptation du document, la maitrise du sujet, la qualité des réponses et autres ont permis au jury international de déclarer l’impétrant Méryas Dègbémabou KOUTON admis avec la mention « Très honorable » avec félicitation du jury.
Le sujet de recherche intitulé : « Analyse spatiale de la dynamique des points d’eau en saison sèche et état de la relation faune-points d’eau dans la Réserve de Biosphère de la Pendjari au Bénin », a été conduit par Bernard AHAMIDE, Maitre de conférences à l’Université d’Abomey-Calavi.
Le jury présidé par Brice Augustin SINSIN, Professeur Titulaire de l’UAC avait comme examinateur, Marcel HOUINATO, également Professeur Titulaire de l’UAC. Les rapporteurs étaient Jean SOGBEDJI, Professeur Titulaire, Université de Lomé (Togo) et Boubé MOROU, Maître de Conférences. Au cours de cet examen, les deux enseignants de l’étranger qui devraient venir du Togo et Niger sont intervenus par visioconférence puisque les frontières restent fermées en raison de la pandémie de COVID 19.
Document raffiné dans un style scientifique impeccable
Document raffiné, écrit dans un style scientifique avec un niveau d’analyse soutenue et des illustrations pertinentes. Il se dégage également une maitrise du sujet de recherche par l’impétrant Méryas Dègbémabou KOUTON. Dans présentation, il a situé l’objectif général de son étude qui vise à définir les bases d’aménagement des points d’eau dans la Réserve de Biosphère de la Pendjari dans le but de satisfaire les besoins en eau de la faune et augmenter l’attractivité de la Réserve. Elle procède, explique-t-il pour la saison sèche, à l’analyse de la distribution géographique et spatiale des points d’eau, des espèces phares autour des points d’eau, ensuite de la détermination des lacunes en matière d’approvisionnement en eau, de l’évaluation de l’effet des mares artificielles sur la distribution des espèces phares, de la détermination des caractéristiques des habitats autour des points d’eau et enfin et la définition des déterminants écologiques pour le développement de l’eau dans la Réserve de Biosphère de la Pendjari. Selon l’impétrant, l’étude a pris en compte les espèces phares que sont le buffle, l’éléphant, l’hippotrague, le cobe defassa et le lion.
Dans sa présentation, le candidat a indiqué comment le développement des aires privées de conservation en Afrique de l’Est et du Sud a permis de reconnaitre l’eau et sa répartition spatio-temporelle comme des facteurs limitant le développement de la faune ; d’où l’intérêt à s’intéresser aux relations faune-points d’eau surtout dans les environnements secs. A l’en croire, ces milieux fortement contrastés connaissent annuellement une période de grand stress hydrique qui modifie le comportement de la faune et sa répartition. « En Afrique de l’Ouest et particulièrement au Bénin, très peu d’efforts scientifiques ont été déployés pour comprendre les déplacements des grands mammifères en liaison avec les variations de l’eau » fait-il savoir au jury.
Des solutions intéressantes, le jury décerne un satisfecit
Au terme de la recherche, des mesures correctives ont été proposées pour la mise en place d’un programme de développement des mares dans la RBP. Le modèle conceptuel proposé renferme les conditions relatives à l’emplacement des mares, leur configuration, la qualité de l’eau, l’entretien des sources d’approvisionnement en eau, la réduction des pertes par évaporation et infiltration ainsi que les mesures liées à l’habitat, facteur primordial influençant la répartition et le développement de la faune.
La démarche méthodologique adoptée, le contenu des résultats, l’originalité et la pertinence du sujet sont entre autres les éléments ayant émerveillé le jury qui a salué les efforts scientifiques de l’impétrant. Le jury a vu en lui, un candidat laborieux et engagé à féliciter au regard de sa ténacité et de son courage à aborder un tel sujet. Ceci lui a valu le port de toge devant parents, amis.