La chef du département communication, cinéma et art de l’université d’Etat de Chicago était sur le campus d’Abomey-Calavi vendredi 7 février 2020. L’hôte du Centre culturel Akanga de Porto-Novo et de l’Ecole nationale des sciences et techniques de l’information et de la communication (Enstic) est allée entretenir les étudiants de plusieurs entités de l’Uac sur l’histoire du film documentaire «Pushkin, apostle of liberty » (Pushkin, apôtre de la liberté » qu’elle est en train de réaliser sur le poète russe Pushkin et son ancêtre africain Hanibal. Christin List a donné la conférence avec le professeur d’histoire Dieudonné Gnammakou, objet de sa visite au Bénin. Ce dernier est incontournable pour la réalisation de ce documentaire. «Je suis venue au Bénin pour interviewer professeur Gnammakou », précise professeur Christin List. L’Enstic en profite pour commencer par tisser par son biais, un partenariat avec l’université d’Etat de Chicago. Dr Alexis Gnanguènon, directeur de l’Enstic plaide à cet effet pour le bonheur de ses étudiants. Il désire d’un partenariat qui va permettre aux étudiants de l’école qu’il dirige, d’obtenir des bourses d’étude et autres opportunités à l’université d’Etat de Chicago.
L’âme de la Russie est africaine

La conférence en elle-même a permis aux étudiants de connaître qui est Pushkin, son ancêtre et pourquoi ce projet de film documentaire du professeur Christin List sur eux. L’auteure de l’œuvre en cours de réalisation explique qu’elle veut retracer en 90 minutes les origines africaines de Pushkin, beaucoup plus décrit comme européen. «Dans les portraits, il a été blanchi ; on ne voit pas ses traces africaines », relève l’enseignante.
Dans l’histoire racontée en bref, professeur Dieudonné Gnammakou fait savoir aux étudiants que Abraham Hanibal -1696-1781-, l’ancêtre de Pushkin, est né en Afrique mais a grandi en Russie où il a été un personne important de l’empire russe. Dieudonné Gnammakou est ce chercheur africain, béninois, qui a remis en cause la thèse sur l’origine éthiopienne de Hanibal et démonter les racines africaines notamment camerounaises de cet ancêtre du père de la littérature russe, Alexandre Pushkin.
Sorti de la première promotion d’artillerie française, cet ingénieur militaire, selon le chercheur, a atteint le sommet de la hiérarchie militaire russe comme Général en chef de l’armée impériale russe. Il a été aussi ce mathématicien qui a écrit le premier traité de géométrie en russe et le 1er traité sur les sciences de l’ingénierie à l’âge de 31 ans. Il a été homme d’Etat, gouverneur militaire, un grand humaniste, agriculteur, rapporte professeur Gnammakou.
Son petit fils Alexandre Pushkin a été lui aussi, une personnalité de la Russie. « Plus grand poète, plus grand littéraire de la Russie, il est le symbole de leur âme (des Russes), de leur culture », défend le chercheur. « Pushkin est l’âme de la Russie », martèle l’une des personnes ressources déjà interviewée par professeur Christin List dans le cadre de son documentaire. En effet, c’est grâce à lui que les Russes vont se sentir homme complet. Quand bien même ils ont pu rattraper au 19è siècle leur retard économique, ils avaient un complexe d’infériorité. Ils ont été guéris de cette ‘’maladie’’ quand Pushkin va fonder la littérature en langue russe. «Et là, les Russes vont être fiers. Nous sommes un homme complet ; nous avons une littérature nationale », rapporte professeur Dieudonné Gnammakou.
Sèmayi Kodjo